Ecrit le mardi 18 novembre 2008 à 20:34 par Sylvain.
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Ballade automnale
La traversee des charmants massifs a l'ouest de la capitale turque, novembre 2008 (Toutenmarchant)En quittant le secteur d’Adapazari nous nous étions fixé rendez-vous dans la petite localité de Kuzuluk, ville thermale renommée en Turquie pour ses sources d’eaux chaudes. De Kuzuluk nous devions rejoindre la capitale Ankara pour retrouver notre matériel d’hivers, expédié depuis Valence à destination de l’ambassade de France. Nous avions convenu de nous retrouver sur place, avant la fin du mois de Novembre, d’ici là nous avions choisi un itinéraire à la fois direct mais avec également pas mal de reliefs pour cette traversée automnale. En effet nous allions pénétrer, pour la première fois en Turquie, dans une région montagneuse après avoir parcouru les grandes plaines de Trakya puis les collines boisées qui bordaient la mer noire. Pendant les quatre premiers jours nous allions suivre la vallée jusqu'à Mudurnu, charmante petite bourgade connue pour sa mosquée séculaire et accessoirement pour ses élevages intensifs de poulets dans ses alentours.
A cette occasion nous allions traverser plusieurs petits villages dont la plupart des bâtisses étaient construites en bois, y compris les mosquées. La majorité de ces bâtiments dataient vraisemblablement de la fin du dix-neuvième siècle tandis que leurs habitants vivaient essentiellement de l’élevage ou de l’agriculture vivrière. Marcher au sein de ces villages donnait l’impression d’évoluer parfois dans un décor de cinéma si l’on faisait abstraction des inévitables antennes paraboliques placées en façades ! Les cinq prochains jours nous verront rejoindre la ville de Beypazarı, par la voie la plus directe à travers les massifs à l’aide de la boussole. Cette traversée restera comme une des premières expériences marquantes de marche sur relief en Turquie. En effet nous n’allions plus trouver de commerces avant Beypazarı et nous nous en remettrions quant à notre alimentation, à la générosité des habitants des petits villages croisés sur notre chemin. C’est dans ces conditions que l’on prend réellement conscience du caractère hospitalier des villageois turcs qui ne nous a quasiment jamais fait défaut dans ces moments là. Cependant il nous arrivera fréquemment de marcher en affrontant les dénivelés le ventre vide. Ce ne fut pas particulièrement une expérience des plus plaisantes, même si avec le recul chacun se remémore cette période comme l’une des plus sympathique de notre traversée du pays. Nous ne savions pas sur le moment, mais ce sera pratiquement la dernière fois que nous aurions l’occasion d’évoluer au sein de forets avant le littoral de la mer noire, près de la frontière géorgienne, cinq mois plus tard. Enfin, en approchant de Beypazarı par le nord, nous pûmes découvrir un magnifique canyon calcaire, doté de plusieurs habitations troglodytiques taillées à même la paroi, qui matérialisait, tel une frontière naturelle, la transition avec un paysage désormais beaucoup plus dénudé. Les jours qui suivirent, nous allions nous diriger vers le Nord-est en tachant de profiter des dernières zones sauvages en contournant la banlieue Ouest d’Ankara.
L’automne était à présent bien avancé en cette mi-novembre et pourtant nous avons bénéficié d’une météo exceptionnelle jusque là: si les nuits étaient plutôt fraiches, les journées quant à elles étaient ensoleillées avec des températures avoisinant les vingt degrés.
Nous étions ainsi toujours à l’aise avec notre équipement d’été. Ce beau temps allait pourtant persister, pour notre plus grand plaisir, jusqu'à notre arrivée dans la capitale. Il n’était d’ailleurs pas rare que nous trouvions, lors de nos parcours à travers champs des pastèques ainsi que des melons d’eau en très bon état et fort délicieux tandis que les villageois que nous croisions évoquaient des chutes de neige de l’année passée à la même époque ! Durant ces derniers jours nous allions traverser deux nouveaux canyons en déambulant hors-piste sur des roches escarpées puis remonter une gorge pittoresque dans une région d’une beauté insoupçonnée car si proche de la capitale. Nous trouvâmes également sur notre chemin des sites archéologiques de la très ancienne civilisation Hittite, première peuplade d’Anatolie occidentale, essentiellement des nécropoles ainsi que des cités souterraines mises à jours.
Malheureusement il nous faudra nous contenter d’admirer l’architecture des parties extérieures, les couloirs étant systématiquement effondrés. A ce propos, il convient de préciser que les fouilles archéologiques sont réalisées au tractopelle dans le secteur ! Drôle de méthode de prospection… Un dernier point : c’est aussi en parcourant ces régions pastorales que nous allions bénéficier pour les premières fois d’une hospitalité sur mesure pour passer la nuit. Dans la plupart des villages que nous croisions les habitants nous désignaient un local municipal dédie aux voyageurs de passage qui souhaitaient passer la nuit sur place sans avoir à débourser quoique ce soit. Il va sans dire que ce genre de locaux n’existe que dans les petits villages, loin des grands axes routiers ou les hôtels sont légions. La dernière crête franchie, nous pûmes distinguer la banlieue d’Ankara à quelques kilomètres. Il nous fallut deux jours pour rejoindre le centre après avoir franchi la zone industrielle Nord, traverser le périphérique et les grands axes attenants pour finir par une longue et interminable marche en banlieue. Nous allions pouvoir recevoir notre matériel d’hivers au terme d’une attente de trois semaines que nous vous détaillerons dans un prochain carnet (ndS: en fait non, y'a rien a raconter c'etait chiant! ).
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