Ecrit le vendredi 21 janvier 2011 à 12:28 par Sylvain.
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ballade le long de la voie ferree
ma progression dans le sud de l'Ouzbekistan en compagnie d'un autre voyageur, Ouzbekistan deuxieme partie 29/03 → 03/04/2010 Bukhara → QarshiNous partimes donc a 2, Michel Angelo et moi le lundi 29 en direction de Qarshi, plein est, le long de la voie ferree et le plus loin possible des axes routiers et de ses barages de police. Michel Angelo est un compagnon de voyage plutot agreable: c'est un jeune gaillard de 21 ans qui a interrompu ses etudes pour faire un long trip vers l'Asie en auto stop et qui plus est, avec un budget hyper serre, ca nous fait un point commun ! Autre detail, il connait egalement beaucoup de gens en Italie qui avaient aide en leur temps les toutenmarchistes, tel le pere Don Walter de Mantova ou les principaux membres de l’association No DAL Molin de Vincenza mais aussi beaucoup de Couchsurfeurs et de voyageurs que j’ai eu l’occasion de rencontrer auparavant en Georgie et en Azerbaidjan. Il parle le russe a un niveau de debutant et se debrouille pas mal pour communiquer avec les ouzbeks en tout cas mieux que moi meme si j’ai l’avantage de baragouiner en turc (assez proche de la langue ouzbek) pour compenser mes lacunes.
Il m’aura rendu un grand service en m’aidant a trouver un type sur Bukhara pour changer au black mes $ en Soum a un taux tres interessant. Car il faut savoir qu’en Ouzbekistan les banques et les bureaux de change officiels proposent un taux de conversion incroyablement defavorable, quasiment 30 a 40% de moins que ce peuvent offrir les types qui vous accostent dans la rue ! Il faut donc s’habituer a sortir son pognon , a negocier le taux de change puis a recompter une enorme liasse de biffetons (la monnaie ouzbek est hyper devaluee et la plus grosse coupure est le billet de 1000 Soum) sur la place publique. C’est assez chiant, notamment pour moi qui rebute a etaler mon fric a la vue de tous et par dessus tout deteste marchander, mais bon c’est pour la bonne cause ! J’avais sagement refuse de changer mes thunes a la frontiere aupres des escrocs de la frontiere pour m’atteler a la tache a Bukhara et bien m’en a pris.
Nous allions traverser pres de 50 km de zones totalement desertiques dans un premier temps, sans le moindre village a l’exception de quelques stations de maintenance de la voie ferree paumees au milieu de nulle part … sous une pluie battante. Car c’est tout le paradoxe, nous etions dans un des secteurs les plus arides du coin mais pendant ce qui semblait etre la saison des pluies. Au moins la gestion de l’eau potable devenait un probleme secondaire. Nous progressions tout en bavardant voyage, filles et football (forcement c’est un italien !). L’idee fixe de Michel Angelo etait d’esayer de grimper en fraude dans un des nombreux trains de marchandise qui passaient au ralenti chaque jour. Pour le sport et l’aventure j’etais d’accord pour tenter le coup quelques km. Mais toutes nos tentatives etaient vouees a l’echec car il etait impossible de se planquer en embuscade dans ce foutu desert ! L’autre grande facetie de MA etait de changer nos nationnalites respectives a chaque nouvelle rencontre avec les employes des stations de la voie ferree: tour a tour nous etions belge et portugais, polonais et roumain, luxembourgeois et maltais … etc, histoire de troubler les types qui ne connaissaient pas ces pays et de niquer les statistiques de ces braves gens qui se rappelaient au jour pres qu’un americain etait passe par la il y a 5 ans !
Cependant MA allait jeter l’eponge le 3eme jour en rejoignant la route dans l’apres midi pour faire du stop. Ses pieds etaient meurtris d’ampoules du talon aux orteils et poursuivre la marche devenait un calvaire pour lui. Forcement ce genre de probleme est un tres vieux souvenir en ce qui me concerne et j’oublie toujours que tout le monde n’a pas les pieds aussi blindes que les miens … Comme toutes les personnes qui m’avaient accompagnes auparavant en Turquie et en Georgie, MA souffrait du mal qui guette le partenaire occasionnel de quelqu’un qui marche autour du monde ! Le soir meme, je recevrais ma premiere hospitalite chez une famille ouzbek dans la petite ville de Mubarak, une cite dortoir ou vivent les employes d’un site petrolier tout proche. Tandis que je faisais mes courses dans une epicerie, un jeune insista pour que j’aille passer la nuit chez lui. Malgre tout, j’allais toutefois regretter d’avoir accepte car les 3 freres de la famille n’etaient interesses que par la perspective d’aller travailler en Europe et me mitraillèrent sans cesse de questions pour que je les aide a obtenir un visa … je ne suis pas un consulat, merde ! Il me fallu encore 2 jours pour rejoindre Qarshi avec une meteo desormais capricieuse: soleil de plomb la journee et orage violent en soiree. Heureusement, qu’il y avait souvent de vieux batiments ou de granges vides pres de la voie ferree pour m’epargner le deluge.
Arrive a Qarshi, je me trouvais dans la situation suivante: j’avais effectue plus de la moitie de mon itineraire prevu dans le pays en seulement 10 jours sur 30. Initialement, j’avais prevu de faire mes demarches consulaires pour obtenir mes visas kirghizes et chinois a Dusanbe, la capitale du Tadjikistan mon prochain pays, mais force etait de constater que j’avais manifestement le temps de faire un aller retour en bus a Tashkent a la place. Dans un premier temps je prennais un Marshutka pour Samarkand, histoire au moins de jeter un oeil rapidement a cette prestigieuse ville de l’Ouzbekistan. Sur place, dans la guest house la plus cheap de la ville, je retrouvais Michel Angelo arrive 3 jours plus tot et qui soignait ses pieds !
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