derniers jours de marche en Iran

ma marche en direction du poste frontiere turkmene, Iran huitieme partie Mashad-Sarakhs-Mashad 10/02 → 18/02/2010

Derniere ligne droite de mon parcours dans le pays, le trajet de Mashad vers Sarakhs doit m'amener au poste frontiere le plus oriental entre l'Iran et le Turkmenistan. Le but etant de revenir a Mashad en bus par la suite pour etendre une derniere fois mon visa iranien avant de gagner la capitale Teheran pour effectuer les longues demarches consulaires des pays suivants. La premiere journee consistait a s'eloigner le plus possible de Mashad vers le sud-est, les collines de l'est etant squattes par une enorme base militaire. Cote paysage, il etait question essentielement de collines recouvertes de champs laboures et de paturages jusqu'à Mazdavand avant d'attaquer un petit massif montagneux qui precedait la plaine de Sarakhs.

 En fait la principale difficulte de cette semaine viendrait du froid glacial que j'allais endurer tout ce temps. En effet, pendant mon court sejour a Mashad le temps s'etait considerablement raffraichi, la temperature demeurant negative la journee. Cependant le froid allait encore s'intensifier a mesure que je m'eloignais de la ville sainte, jusqu'à devenir franchement polaire avec un vent d'est particulierement puissant de surcroit. Il me semble bien n'avoir jamais eu aussi froid quand bien meme l'hivers 2008-2009 en Turquie orientale fut particulierement glacial. L'hivers avait fini par s'installer pour de bon dans ces contrees desertiques tandis que j'avais ete plus ou moins epargne depuis 3 mois. Fidele a mes principes, je ne chercherais pas l'hospitalite et une fois de plus je passerais toutes mes nuits dehors malgre les conditions climatiques. Sous la tente certes mais a chaque fois dans un abri agricole anbandonne, un chantier voire une citerne a eau vide pour me proteger du vent et de la neige.

Autre particularite de cette semaine, elle coincidait avec la commemoration de l'anniversaire de la revolution islamique de 1979. Elle etait donc feriee pour les iraniens et j'ai pu croiser des pelerins qui faisaient le chemin inverse du mien, depuis Sarakhs vers Mashad et son mausolee sacre, celui de l'Imam Reza le 8eme et l'unique des 12 Imams de l'Islam Chiite enterre sur le sol iranien. En fait de pelerins c'etait surtout des adolescents en «colonie de vacances» religieuses, mais leur encadrement prennait la chose tres au serieux en tout cas. A l'occasion de rencontres avec ces derniers ou des clercs du mausolee postes a des points de ravitaillement, on m'offrira souvent de la nourriture, ce qui fait toujours plaisir. Dans un autre genre j'aurais eu le privilege de passer plus de 3h dans le commissariat de Mazdavand aupres de policiers qui, apres avoir effectue un interminable contrôle d'identite, m'aura fallu convaincre longuement que je ne voulais pas prendre un taxi pour me rendre dans un hotel de Mashad …

Comme 2 semaines plus tot, une forte tempete de neige allait s'abattre pendant les 2 jours durant lesquels j'arpentais la partie la plus montagneuse de mon trajet. C'etait vraiment tres joli mais qu'est ce que j'ai pu me les geler ! La partie finale dans la plaine de Sarakhs fut bien plus facile en comparaison car le soleil fit son retour meme si l'air etait encore glacial. Finalement j'atteignais la ville de Sarakhs le 16 a midi pour revenir aussitôt en bus a Mashad dans la foulee et 3h. Sur place je retrouvais Mostafa qui cette fois-ci avait sa femme de 19 ans et son fils de 2 ans avec lui dans son appartement. Fini les petites fiestas avec ses amis et leurs maitresses ! Mon 2eme mois de visa etait sur le point de s'achever 3 jours plus tard et ma priorite etait de proceder a ma derniere extension aupres de la police des etrangers de Mashad. J'ai eu la mauvaise surprise d'apprendre que la chose etait impossible passe 2 mois de sejour ailleurs qu'a Teheran la capitale. Parce qu'il me fallait une journee en bus pour me rendre sur place et que mon dernier jour de visa tombait un vendredi (jour chome) il me faudrait me presenter le samedi matin a la police des etrangers avec un visa perime la veille … A titre d'information j'appelais l'ambassade de France pour me conseiller: «Monsieur, partez pendant qu'il en est encore temps. Par avion si possible mais quittez le territoire au plus vite !». Je decidais neanmoins de tenter ma chance a Teheran et finalement tout se passera pour le mieux; j'allais obtenir un mois supplementaire sans la moindre sanction ! Le long parcours du combattant qui consiste a demarcher les visas pour les pays d'Asie centrale allait m'occuper un bon bout de temps ...

Billet précédent :
Mashad la ville sainte

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